« Ce qui se passe en Corée reste en Corée »
Pour une fois je me suis mise à la place d’un homme, sortant les mêmes mensonges pour arriver à mes fins. Pourtant, ce mensonge là aucun homme ne me l’a dit, car je ne suis pas de celles qu’on endort par des jolies phrases.
Je reste avant tout maitresse de mon désir et à chaque romance ou aventure, les choses sont claires. Je sais toujours dans quoi je m’embarque. Le choix vient de moi.
Il est vrai que c’est devenu rare qu’un homme me plaise mentalement ; Le physique n’a jamais compté, ça n’est qu’un emballage, un papier cadeau. Même s’il est vrai que j’ai une « came », je ne finis jamais avec quelqu’un qui me plait physiquement.
Ça devrait être de mieux en mieux normalement, pour moi c’est de pire en pire.
Pour la première fois depuis un bon moment, je rencontre un homme qui me stimule intellectuellement, spirituel, ouvert d’esprit, simple et bienveillant. Un homme libre, du moins par la pensée uniquement.
Je me retrouve malgré moi dans un carré amoureux. Ici quatre protagonistes :
Lui, sa nana, son pote qui nous a introduit et moi.
Situation gênante et malaisante : nous quatre dans une même pièce le temps d’une soirée.
J’ai l’impression de jouer au loup garou. Qui dans cette pièce est au courant de ce qui se trame en dehors ? Qui sait quoi ?
L’un me fait du pied, l’autre me caresse la jambe.
L’un m’a donné ce que je veux de l’autre. La réciprocité est en ligne mais le karma aussi.
Un frère d’une autre mère sait forcément ce genre de choses, même en sachant le court passif entre l’autre et moi. Enfin passif, appelons ça une erreur, « Monsieur 3/10 ».
Même si je doute fort que ça soit quelque chose dont on peut se vanter.
Pour le coup, la solidarité masculine pour cacher une infidélité est bien la seule promesse qu’ils sont capable d’honorer.
Après tout ce n’est pas ma copine, après tout je ne l’ai rencontrée qu’une fois, après tout je ne veut pas d’une romance. Mais ce qu’elle vit, je l’ai vécue et je ne le souhaite à personne.
Ce n’est pas moi qui ai pensé au Karma bizarrement. J’allais foncer tête première simplement à l’écoute de mon propre désir.
Pourtant le Karma n’a ni frontière ni décalage horaire.
Si on part du principe que « ce qu’il se passe en Corée reste en Corée », le karma, lui, finit par frapper un jour, souvent au moment où on pense qu’il a oublié.
« Après ça dépend des termes aussi. Si tout glisse et se fait facilement et naturellement, moi je pense que ça veut dire que l’Univers est d’accord. »
Ça nous arrangerait bien tout ça. C’est vrai qu’en fonction des termes de cette non relation, si tout glisse alors le karma ne m’en voudra pas d’avoir l’homme d’une autre.
Pourquoi ça n’est jamais simple ?
J’ai le don de me retrouver dans des situations compliquées. Pourquoi il doit toujours avoir une énergie tierce au milieu ? Est-ce que ma notion de la sororité et la peur du retour de bâton peut éme faire rebrousser chemin ? Est-il seulement possible de faire marche arrière ?
La seule chose dont je suis certaine, c’est que je ne suis et ne serai jamais la maitresse de quiconque.
« Suis ton coeur et pas ton corps » devrait être le seul conseil que je devrais garder parmi tous les retours que j’ai pu récolter autour de moi. Pourtant une partie de moi a ce besoin de jouer avec le feu. Moi aussi j’aime les situations épicées, mais je préfère qu’il n’y ai pas d’interférence.
Alors pourquoi on me teste encore avec ce genre de rencontres ? Qu’est-ce que je dois comprendre ?
Rien n’est clair et moi non plus. Céder à la tentation aura des conséquences mais rester passive aussi en quelque sorte.
La solution serait de fuir mais alors ça ne ferait que repousser les choses. Ou alors que quelque chose de plus grand me tombe dessus, mais je n’y crois pas trop. Le karma se joue de moi et m’attend au tournant. Je sais que ça sera déterminant pour la suite.
La dernière fois que je me suis retrouvée dans un triangle amoureux, ça s’est fini en violences conjugales et traumatisme pour 5 ans. Visiblement mon démon intérieur n’a pas compris la leçon et en redemande.
Et si je me trahis pour quelque chose qui n’en vaut peut-être pas la peine, alors qu’est-ce qu’il restera de toutes ces années de travail sur soi ? Je cracherais dessus pour un plaisir éphémère ?
Pourtant il est incroyablement plus tentant que tous les précédents tests de ce type. Cette fois-ci il a la vivacité d’esprit et toutes les qualités requises.
C’est un combat entre l’ancienne et la nouvelle moi.
Mon pire ennemi, c’est mon désir.