L'expérience C.
Après les remises en question de l’été, il a fallu prendre une décision et s’y tenir. Alors je me suis ouverte à la nouveauté, j’ai arrêté de me morfonde sur ma solitude et j’ai actée.
Puis je suis tombée sur un visage familier.
J’ai hésité puis il a pris les devants en me proposant de le voir. Après un plan, la bonne surprise d’un échange fluide et profond est sortie de nulle part.
Vient la première coupure suite à un « bonne nuit » après des jours de limpidité . Et viens le jour de silence. Avec l’envie d’écrire mais la fierté s’impose. J’écris ou je n’écris pas?
Je veux pas être celle qui écrit, mais y a aucune raison pour que je ne le fasse pas non plus.
Quand on n’est plus dans le “game” depuis longtemps, on a oublié tout ça, et puis surtout les codes changent. Surtout depuis que les hommes sont devenu des fillettes. Il faut dire que le « game » justement, on ne sait plus (ou pas) ce que c’est dans la mesure où notre dernière vraie relation remonte à quelques années. Une fois le clap de fin, on a décidé de se couper des autres pour se concentrer sur soi.
J’ai essayé de remonter à mes anciens émois. Comment c’était avant ? Est-ce que j’étais aussi spontanée que je le suis aujourd’hui ? Paradoxalement, est-ce que je me posais autant de questions ?
Tous mes exs m’ont eu à l’usure. Je n’en voulais aucun. j’ai d’ailleurs dit pour tous « lui ? Jamais de la vie . ». Ok. Déjà ça commence mal. On dit toujours qu’il ne faut pas comparer nos exs, mais personne n’a dit qu’il ne fallait pas faire l’inventaire de leurs points communs. Loin de nous l’idée de penser à une « came », physiquement on n’y est pas du tout. Du grand barbu au bide à bière démesuré au petit blond maigrichon, c’est Benetton ! Il y a de toutes les couleurs, tous les formats, tous milieux sociaux-culturel confondu...
Donc ils m’ont tous eu à l’usure. Ça veut donc dire que je n’étais pas à l’initiative de la relation, ce n’est pas moi qui ai fait les choses. Et au bout d’un moment, tous déterminés à m’avoir coute que coute, ils m’ont eu. A l’époque je n’avais pas confiance en moi, je me cachais derrière une carapace bien plus haute que moi. J’étais froide, distante, inapprochable en somme inaccessible. Toute ma vie on m’a répétée cette phrase « arrête de paraître inaccessible. » Aujourd’hui on se dit qu’on a l’air si sure de nous que les seuls capable de nous approcher sont ceux qui n’ont rien à perdre, pas même leur dignité. Les forçeurs.
Mais il faut reconnaître une chose, les forçeurs ont ce quelque chose d’inspirant, ils ne lâchent jamais l’affaire. Jamais. Même 10 ans après, le premier forceur qui nous a eu est encore là, mal caché derrière un buisson. Une à deux fois par an, il refait une apparition, nous ressort les mêmes phrases, persuadé que l’on est la femme de sa vie, la mère de ses enfants imaginaire, lui qui a 34 ans est toujours un gamin.
Avec le temps et l’expérience, on a pris confiance en nous, on est une femme indépendante, qui vit ses rêves et surtout tient à préserver sa liberté. Les courants de libération féminine actuelle ne font que nous conforter dans cette idée qu’une femme s’accomplit seule, qu’elle n’a pas besoin d’un homme. Mais on oublie bien trop vite que l’on a besoin d’un équilibre émotionnel. Car si la jeune femme d’aujourd’hui est cheffe d’entreprise, sa vie sentimentale, elle, est plutôt au RSA.