Confinement, jour 4
Seule dans ma chambre, après avoir versé trois larmes sorties d’elles mêmes, je réfléchis à ce que la douleur a à m’enseigner cette fois.
Elle traine périodiquement depuis trop longtemps, c’est toujours la même rengaine, c’est périodique.
Ma perte de liberté physique laisse ma douleur me revenir en pleine face. Pourtant dehors il fait beau, le soleil rentre et inonde le sol de sa lumière, celle dont j’ai besoin, celle qui a rempli mon cœur tout l’été.
C’est à croire que ça ne prend jamais fin finalement, cette douleur là. Elle n’est que temporaire, elle revient de temps en temps, quand je me dis que j’ai perdue trois années de ma vie à courir après un mec qui ne me donne même pas l’heure.
C’est toujours en dent de scie de toute façon, un jour j’y pense, le lendemain je fuis. Je ne sais pas si c’est une véritable fuite parce que peu importe l’endroit le moment ou l’heure, il y a toujours une piqure de rappel qui le ramène à mes pensées.
Comment est-ce possible qu’une personne puisse ne jamais quitter définitivement nos pensées ? Pourquoi lorsque l’on laisse notre libre arbitre prendre le dessus et qu’en quelque sorte, on s’empêche consciemment d’y penser et qu’on y arrive, c’est autour de nous que l’on nous force à y repenser.
Un soir d’été, j’ai retrouvé des amis et des gens rencontrés ce même soir dans un restaurant de l’arrière port. Un de ces restaurants typiques de chez nous, envahi par les touristes, ne supportant pas l’odeur la plus répandue dans cette ville, celle de l’illicite. Comme pour marquer notre territoire et leur montrer que malgré l'effervescence du tourisme nouveau, cette ville qui est la nôtre fonctionne selon nos propres règles.
Ce soir d’été si doux et léger, teinté de bonheur estival et d’une ambiance à l’anis pour certains, voilà donc que son nom retentit, que la personne face à moi fait l’éloge de son talent, de sa grandeur spirituelle et de sa plume.
Connasse. Je l’aimais bien pourtant jusqu’à ce qu’elle se mette à parler de lui.
Ce soir là encore une fois j’ai fui, j’ai préférée ma compagnie à celle des autres. J’ai longé la Corniche pour encore une fois écrire des lignes qui resteront bien sagement dans mes notes d’Iphone.
Ces notes qui libèrent sur le coup mais qu’on n’ose relire le lendemain comme le texto de la honte envoyé bien trop tard à la mauvaise personne.